
Franciso Arenas –
Certains disent que ce fut le fait de l’évêque de Colima. D’autres prétendent qu’il s’agissait de deux missionnaires itinérants. Mais tout le monde s’entend sur le fait que le baptême eut lieu suite à la violente éruption en janvier 1913. Il était temps de refermer la bouche de l’enfer et de convertir le volcan aux intentions pacifiques du catholicisme… Chose dite, chose faite. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, El Fuego fut baptisé Francisco Arenas et sommé de veiller à la paix, la prospérité et la tranquillité des habitant de la région.
Je ne sais pas si les effets du baptême sont moins permanents sur les volcans que sur les humains. En tout cas, ils ne modifient en rien la nature de la bête, quelle qu’elle soit. Toujours est-il que Francisco a toujours des sautes d’humeur dont il ne se confesse guère et fait montre de nervosité régulière depuis 1997 – fumerolles, projections de cendre, les borborygmes d’un volcan agacé et frustré dans sa nature profonde et sa mission, quoi. Ses voisins humains ne semblent pas plus impressionnés qu’il faut. Ma soeur dit: “bof, il est à trente kilomètres de distance…” Personnellement, comme je n’ai jamais contemplé un volcan actif “en vrai”, trente kilomètres, ça me paraît bien peu quand on parle de projections de cendre et de nuées ardentes. D’accord, pas grand risque de rôtir dans une coulée de lave, mais quand même…
*
Au sujet des miracles, ceci de mon cours d’espagnol:
“Milagro, milagro! Viva fray Gomez! exclamaron los espectadores. Y en su entusiasmo intentaron llevar en triunfo al lego. Éste, para substraerse a la popular ovación, echo a correr camino de su convento y se encerró en su celda.
La cronica francescana cuenta esto ultimo de manera distinta. Dice que fray Gomez, para escapar de sus aplaudidores, se elevo en los aires y solo desde el puente hasta la torre de su convento. Yo ni lo niego ni lo afirmo. Puede que si y puede que no. Tratándose de maravillas, no gasto tinta en defenderlas ni en refutarlas.”
“Miracle! Miracle! s’exclamèrent les spectateurs. Et dans leur enthousiasme, ils tentèrent de porter le frère convers en triomphe. Afin d’échapper à l’ovation populaire, celui-ci se mit a courir en direction de son couvent et s’enferma dans sa cellule.
La chronique franciscaine donne une narration différente de l’événement. Elle dit que Fray Gomez, afin d’échapper à ses applaudisseurs, s’éleva dans les airs et vola depuis le pont jusqu’à la tour de son couvent. Je ne l’affirme pas, ni ne le nie. Peut-être le fit-il, et peut-être pas. Quand il s’agit de miracles, je ne gaspille pas d’encre ni pour les défendre ni pour les réfuter.”
Ricardo Palma (1833-1919) El alacrán de Fray Gomez – Le scorpion de Fray Gomez
*
Je n’en demeure pas moins dubitative concernant les effets bénéfiques du baptême, et sur les volcans et sur les humains.
Franciso Arenas –
Some say it was the bishop of Colima’s doing. Others claim it was the work of two travelling missionaries. But everyone agrees the baptism took place following the violent eruption in January 1913. The time had come to close off the mouth from hell and to convert the volcano to catholicism’s pacific intentions… No sooner said than done. In the name of the Father, the Son and the Holy Ghost, El fuego was baptized Francisco Arenas and charged with guarding the peace, prosperity and tranquillity of the region’s inhabitants.
I don’t know if the effects of baptism are less permanent on volcanoes than on humans. At any rate, they don’t modify the basic nature of the beast whatever it is. Be that as it may, Francisco still experiences shows of temper he does not talk about at confession time, and has been showing signs of permanent nervousness since 1997 – – smoke, eruptions of ash, in other words the stomach rumblings of an annoyed volcano, frustrated in his deeper nature and calling. His human neighbors don’t seem particularly impressed. My sister says: “oh well, he’s thirty kilometers away…” Personally, as I’ve never considered an active volcano in real life, thirty kilometers doesn’t seem like much when you talk of ash and pyroclastic clouds. OK, chances are slim of being roasted to a crisp in lava, but still…
*
Speaking of miracles, this from my Spanish lesson:
“Milagro, milagro! Viva fray Gomez! exclamaron los espectadores. Y en su entusiasmo intentaron llevar en triunfo al lego. Éste, para substraerse a la popular ovación, echo a correr camino de su convento y se encerró en su celda.
La cronica francescana cuenta esto ultimo de manera distinta. Dice que fray Gomez, para escapar de sus aplaudidores, se elevo en los aires y solo desde el puente hasta la torre de su convento. Yo ni lo niego ni lo afirmo. Puede que si y puede que no. Tratándose de maravillas, no gasto tinta en defenderlas ni en refutarlas.”
“A miracle! a miracle! Hurrah for Fray Gomez!” the onlookers shouted. And in their enthusiasm they attempted to carry off the lay brother in triumph. The latter, to escape the popular ovation, started running toward his convent and shut himself up in his cell.
The Franciscan Chronicle relates the above in quite another fashion. It says that Fray Gomez, to escape from his applauders, rose up in the air and flew from the bridge to the tower of his convent. I don’t affirm it or deny it. Perhaps he did, and perhaps he didn’t. When it comes to miracles, I don’t waste ink either defending or refuting them.”
Ricardo Palma (1833-1919) El alacrán del Fray Gomez – The Scorpion of Fray Gomez
*
Nonetheless, I remain doubtful concerning the benefits conferred by baptism, both on volcanos and on humans.