à l’envers – 

Je vieillis. L’ordi aussi. Les “bidouillages” pour accéder à cette page ne fonctionnent pas toujours. Aujourd’hui (je veux dire, maintenant), oui. Plus tard, qui sait?  C’est ennuyeux mais, au moins, je ne serai pas totalement prise au dépourvu le jour où la guerre cybernétique s’attaquera sérieusement au merveilleux monde de l’internet. Ce qui ne saurait tarder.(Ah, tu es réjouissante, ce matin, Lucie ! Quel plaisir de te lire !) Bof, dans un monde à l’envers, où les journalistes sont priés de se tenir loin des zones de conflit où les “grands chefs” règlent leurs comptes sur le dos des civils, je ne me sens pas secouée de grands accès de lol, c’est vrai.

À un niveau plus restreint c’est-à-dire ma petite vie individuelle, le monde à l’envers consiste à faire des cartons, toujours sans savoir où je les transporterai. Les “explications” de l’agents immobilière qui m’avait loué un appartement…déjà loué à quelqu’un d’autre ressemblait trop aux inventions d’un gamin qui n’a pas fait ses devoirs pour que je perde du temps à les écouter. Pour l’heure, les cartons remplis servent de lutrin à Shakespeare; je relis The Tragedy of Julius Caesar ce qui est carrément moins déprimant que de lire les flagorneries vantant Macron “le majestueux” (le même disant aux étudiants en Indes: “Just do it! (sic) Ne respectez jamais les règles. Il faut décider par soi-même! ” Pendant qu’en France, on matraque les manifestants et on intente des procès aux humains qui portent secours à d’autres humains en danger, c’est très convaincant comme message.)

Après un tour d’horizon des informations du jour, j’ouvre Journal de galère d’Imre Kertész où j’ai laissé le crayon en guise de marque-page: “On ne peut pas se défaire de la matière de l’époque. L’âme doit refaire la route à travers la matière historique dans l’autre sens, vers elle-même; et elle doit porter et emporter la matière (la boue) qui s’est collée sur elle.”

À voir les accumulations de boue, de sang et de haine qui se fabriquent chaque jour, autant dire qu’il y a du boulot en perspective. En comparaison, les écuries d’Augias, c’était de la gnognote, comme on dit.

Dimanche. Election bidon en Russie. Et ainsi de suite.

Upside down –

I’m ageing. So is my computer. The tweaking required to access this page doesn’t always work. Today (I mean, right now), yes. Later, who knows? It’s a bother but, at least, I won’t be caught totally off guard the day the cybernetic war takes serious aim at the wonderful world of internet. This should be some day soon. (How cheery you are, this morning, Lucie! Such a pleasure reading you!)

Wot the hell, in an upside down world, where journalists are requested to stay clear of conflict zones where the “big bosses” settle their scores on the backs of civilians, I’m not shaking in wild surges of lol, true enough.

At a more restricted level, which is to say in my little individual life, the upside down world consists of packing boxes with no idea of where I will carry them. The “explanations” provided by the real estate agent from whom I had leased…an apartment already rented out to someone else  were too reminiscent of a kid’s excuses for not doing his homework; I didn’t feel like wasting much time listening to them. For the time being, the filled boxes serve as a lectern to  Shakespeare; I’m re-reading The Tragedy of Julius Caesar which is definitely less depressing than the fawning comments praising Macron “the majestic” (the same Macron telling students in India:  “Just do it! (sic) Never follow the rules. You must decide on your own!”  A most convincing message while in France, demonstrators get truncheoned and humans helping endangered humans are brought to trial.) 

After a review of the daily news, I open Imre Kertész  Journal de galère where I left a pencil as a page marker: “One cannot break free from current matters. The soul must travel back in the opposite direction through historical matter, toward its own self; and it must carry and take away the matter (the mud) that has clung to it.”    

Seeing the accumulations of mud, blood and hatred manufactured every day, we have work ahead of us. In comparison, cleaning the Augean stables was child’s play as they say.

Sunday. The bogus election in Russia. And so on.