Quotidienneté/Everydayness

Quotidienneté –

Entre cartons, visites d’apparts pourris, accompagnements scolaires et protocole de soins à clarifier avant un examen médical, pas le temps de consulter le livre de Mitscherlich “Vers la société sans pères”*, si ce n’est que d’y lire une tête de chapitre (le 7e): Le père invisible, 1er sous-titre: Les identifications créent le répertoire des comportements.

Et je pense aussitôt à

“L’enfant invisible” que j’ai rencontré pour la première fois cette semaine. Débuter un accompagnement scolaire à la mi-mars, c’est un peu tard. Mais avec des parents aussi occupés, occupés, comment faire, n’est-ce pas, même si le garçon semble passer le plus clair de son temps quelque part du côté de la face cachée de la lune, avec des atterrissages occasionnels parmi ses compagnons de classe?

Donc, première rencontre cette semaine. D’emblée, je reconnais les parents pour avoir tenter d’intervenir auprès du frère aîné, il y a quelques années de cela. Le petit frère   ne comprend pas pourquoi il vient me voir. Je lui explique et nous signons “le contrat”.

Le père voit le geste de son fils. Il lance à sa femme un regard plus noir que son regard noir habituel. Du ton de celui qui s’attend à des explications, il lui dit: “Il est gaucher?”  “Mais oui, tu le sais bien”, répond la mère, en évitant mon regard.

Parents et enfants vivent sous le même toit. C’est aujourd’hui l’anniversaire des 9 ans du petit gaucher invisible.

Après le départ des parents, l’enfant et moi entamons le délicat travail d’apprivoisement mutuel.

*A.Mitscherlich, vers la société sans pères, traduit de l’allemand par Maurice Jacob avec la collaboration de Pierre Dibon, Gallimard, 1969

*

“El pueblo unido…” et tout ça

Je ne comprends pas. Le gouvernement doit se frotter les mains dans le bonheur de l’anticipation. Les cheminots vont faire grève 2 jours sur 5, se mettre tous les usagers à dos, épargner des sous à la SNCF et se faire lessiver à l’arrivée.

Quelqu’un peut m’expliquer pourquoi, au lieu de cela, ils ne s’entendraient pas avec les autres travailleurs de la SNCF pour offrir le transport gratuit 2 jours sur 5?

Question oiseuse, au passage.

*

Je retourne à mes cartons. Un peu de Pete Seeger? Pourquoi pas.

Des petits cartons? Ci-dessous, vue aérienne des communautés sécurisées de Boca Raton en Floride. Construites sur des marais asséchés, les alligators n’y sont plus les bienvenus. Je doute que leur disparition, ou que  la fraternité humaine, soient des préoccupations majeures dans la quotidienneté du centre commercial de Boca Raton.

Everydayness –

In the midst of packing boxes, visiting lousy apartments, doing remedial schooling and figuring out proper treatment procedures for an upcoming medical exam, I haven’t found time to look at Mitscherlich’s book   “Vers la société sans pères”* (Toward the fatherless society)  except for a glance at a chapter heading (the 7th): The invisible father 1st sub-heading: Identifications create the behavioral repertoire.  

And I immediately think of

“The invisible child” I met for the first time this week. Mid-March is a bit late for the beginning of a remedial program. But with such busy-busy parents, what can you do, n’est-ce pas,  even if the boy seems to spend most of his time somewhere on the hidden side of the moon, with occasional landings among his classmates?

So, first meeting this week. From the outset, I recognize the parents as I had attempted an intervention with the older brother, a few years ago. The younger brother doesn’t understand why he’s seeing me. I explain and we sign “the contract”.

The father sees his son’s gesture. He gives his wife a blacker look than his usual one.   In the voice of one who’ll expect some explanations, he says to her: “He’s a leftie?” “Yes, of course, you know that,” the mother answers, avoiding my eyes.

The parents and children share the same living quarters. Today is the little invisible leftie’s ninth birthday.

After his parents leave, the boy and I begin the delicate job of mutual taming.

*A.Mitscherlich, vers la société sans pères, traduit de l’allemand par Maurice Jacob avec la collaboration de Pierre Dibon, Gallimard, 1969

*

“El pueblo unido…” and so on

I don’t understand. The government people must be rubbing their hands in gleeful anticipation. The railway workers will be on strike 2 days out of 5, thus earning the ill-will of all the users, saving money for the SNCF (the national railroad), and getting washed out in the process.

Can someone explain to me why they couldn’t reach an agreement with the other SNCF workers and offer free transportation 2 days out of 5 instead?

An idle question, in passing.

*

I go back to packing boxes. A bit of Pete Seeger? Why not. 

Little boxes? Below, an overhead view of the gated communities in Boca Raton, Florida. Built on drained swampland, alligators are no longer welcome there. I doubt their demise or the brotherhood of man are major concerns in the everydayness at the Boca Raton shopping mall.

 

 

 

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