
De gris, de noirs et de blancs –
Évidemment, si nous habitions au royaume de la fée clochette, les choses seraient plus simples. Il y aurait tous les bons de ce côté, tous les méchants de l’autre, le prince serait charmant, la princesse “trop trop belle” comme me dit la petite Tamara. Vous l’aurez remarqué, ça n’est pas le cas. Incontestablement, mes plus beaux rêves se déroulent quand je dors, ces jours-ci.
Je viens de terminer la traduction (enfin, l’adaptation au français d’une traduction anglaise de l’original turc) de la défense présentée par Ahmet Altan lors de sa comparution suivie d’une condamnation à la prison à perpétuité par le tribunal en Turquie. Quelqu’un d’autre l’aura peut-être traduite déjà, mais j’ai voulu le faire parce que je ne connais pas de meilleur moyen d’approcher la pensée de quelqu’un. Ce qui explique qu’il y ait plein de textes que je n’ai aucune envie de traduire, tout comme je ne traduis pas seulement les mots avec lesquels je suis en symbiose. L’un des symptômes les plus subtiles, et partant des plus dangereux, de l’arasement de la pensée, c’est le refus de l’inconfort. Tous ceux qui proposent du prêt-à-penser le comprennent parfaitement.
Vacances scolaires studieuses, donc. Peu productives, question écriture personnelle. C’est comme ça.
Le soleil persiste pour un deuxième jour d’affilée. J’ai l’intention d’en tirer profit un peu.
Of greys, blacks and whites –
Of course, if we were living in Tinkerbell’s kingdom, things would be simpler. All the good guys would be on this side, all the nasty ones on the other, the prince would be charming, the princess “too too beautiful” as little Tamara tells me. You may have noticed such is not the case. My finest dreams occur while I sleep these days, undeniably.
I just completed the translation (well, the French adaptation from an English translation of the original Turkish) of the defense Ahmet Altan presented at the trial where the Turkish tribunal sentenced him to life imprisonment without parole. Someone else may have translated it already but I wanted to do it because I know of no better way to approach someone’s thinking. Which explains why there are many texts I have no wish to translate, just as I do not necessarily translate only those words with which I feel linked symbiotically. One of the most subtle, hence most dangerous, symptoms of the leveling of thought, is the refusal of discomfort. All those who offer ready-to-think material are perfectly aware of this.
Studious school holidays, then. Not very productive in terms of personal writing. That’s how it goes.
The sun persists for a second day in a row. I intend to take some advantage of some it.