Impasse

Impasse –

Parfois, ça ne marche pas. La clé est ailleurs et les efforts pour la trouver sont plus nuisibles qu’utiles. Je vais expliquer cela à une petite fille, cet après-midi. Une petite fille si mignonne, si gentille (et intelligente), qu’on se demande pourquoi elle fait impasse sur tous les apprentissages, et comment dissoudre son refus. Pour des motifs auxquels je n’ai pas accès, pour elle, effort semble être synonyme de violence. Pour elle, la gentillesse semble à la fois obligatoire, intouchable et stérile. Ce que cette gentillesse protège, je ne sais pas. Ce que je sais, c’est qu’elle bloque toute possibilité à la croissance.

Bizarre? Peut-être. Dommage, surtout.*

*Au final? Elle n’était pas en classe aujourd’hui. On tentera une conclusion après les vacances scolaires.

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Le refus d’Imre Kertesz**: le personnage marche dans la rue. Il fait nuit. Des fenêtres ouvertes, il entend les soupirs, les murmures, les gémissements de ce qu’il décrit comme étant “le rêve collectif” dans lequel tous sont plongés.

Que le “rêve collectif” vire trop souvent au cauchemar n’a rien d’étonnant, considérant tout ce que les humains préfèrent “oublier”…jusqu’à ce que le poids des dénis agisse, comme la pression entre deux plaques tectoniques, et que le refoulé resurgisse. Stupeur, horreur, sidération.

Tous de jurer ensuite: “jamais plus”.  

**Imre Kertesz, Le refus, traduit du hongrois par Natalia Zaremba-Huzsvai en collaboration avec Charles Zaremba, Babel, Actes Sud, 2001

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Impasse –

Sometimes, it doesn’t work. The key is elsewhere and efforts to find it are more harmful than useful. I’ll explain this to a little girl this afternoon. A little girl so cute, so sweet (and smart) that you wonder why she blocks all accesses to learning, and how to dissolve her refusal. For motives to which I don’t have access, effort for her seems to be a synonym for violence. For her, sweetness seems to be a must, untouchable and sterile. What it is protecting, I don’t know. I do know it is blocking access to growth.

Odd? Perhaps. A shame, mostly.*

*In the end? She wasn’t in school today. We’ll try for an ending after the school holidays.

*

Imre Kertesz’ Fiasco**: the character is walking down the street. Night time. From the open windows, he hears the  sighs, murmurs and moans of what he describes as “the collective dream” in which all are plunged.

That the  “collective dream”often turns into a nightmare is not too surprising, considering how humans prefer to “forget”…until the weight of the denials acts, like the pressure between two tectonic plates, and the repressed bursts forth once again. Stupor, horror, amazement.

Everyone vowing afterwards: “never again”.

**Imre Kertesz, Fiasco (translator’s name not provided on website), Melville House Publishing, New York 2011

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