
Contes d’exil –
C’est de plein gré que j’ai quitté “le pays qui m’a donné le jour”. Personne ne m’y a forcée à prendre le train, le bateau ou l’avion, sans possibilité de retour.
Oui, bien sûr, à l’âge de 5 ans lorsque j’ai pleuré (en français) parce que j’avais perdu ma mère dans les allées chez Eaton’s à Montréal, une idiote de caissière m’a intimé l’ordre de “speak white, little girl” (“parle blanc, petite”). Et des années plus tard, à Toronto, les imbéciles d’avocats de chez Sony et Universal s’étaient bien bidonnés avec leurs blagues au sujet des québécois et d’une certaine Lucie Beauchemin qui devait présider la réunion au nom des artistes-interprètes, jusqu’à ce que ladite Beauchemin (devenue Bourges, depuis) leur souhaite la bienvenue dans 2 des plus de 200 langues officielles du Canada. Les avocats n’en connaissaient qu’une seule. Il n’y a que les minorités qui se donnent vraiment la peine d’apprendre “la langue de l’autre”.
Alors, les Contes d’exil fictifs que j’ai écrits il y a de cela bien des années n’ont rien à voir avec les exils véritables dont il est question autour de moi.
Quand je reviendrai ce soir des accompagnements scolaires du mercredi après-midi, j’ajouterai la version anglaise de ce texte-ci publié sur Kedistan, “Rencontres entre “traîtres” en exil.
Et je continuerai d’écrire mes histoires à moi, qui n’ont peut-être rien à voir, et puis, peut-être, un peu quand même.
Tales of exile
I left “the country that brought me to life” of my own free will. No one there forced me onto a train, a boat or a plane with no possibility of return.
Yes, of course, when at âge 5, I cried (in French) because I had lost my mother in the aisles at Eaton’s in Montreal, a stupid cashier had ordered me to “speak white, little girl”. And years later, in Toronto, some stupid lawyers from Sony and Universal had laughed their heads off with their jokes about the québécois, one Lucie Beauchemin who was to chair the meeting on behalf of the performers, until said Beauchemin (now known as Bourges) greeted them in 2 of the more than 200 official languages in Canada. Of which the lawyers knew but one.Only minorities go to the trouble of learning “the other’s language.”
This evening, when I return from the Wednesday afternoon coaching sessions with the kids, I’ll add the English version of a text published on Kedistan .It will be titled “Traitors meeting in exile“.
And I’ll go on writing my own stories. Perhaps they have nothing to do with these, but then again, perhaps they do, a bit.