
Impossible –
Franchement? Il y a des fois où c’est carrément impossible. Quoi donc? De les prendre au sérieux avec leurs manchettes, leurs gros titres et leurs plan’com et autres storytelling.
Évidemment, je préférerais me concentrer sur mon écriture et sur les traductions d’articles qui m’intéressent. Sans m’attarder sur mes “petits soucis personnels”. Évidemment. Sauf que je ne suis pas la seule – peu s’en faut – et l’hydre bureaucratique a tant de beaux jours devant elle encore qu’il me faut bien souffler un peu…
Dix-huit mois maintenant que j’attends que le gouvernement canadien me verse à nouveau ma retraite. Mon “crime”? Délai à produire ma déclaration de revenus prouvant, comme à chaque année que j’ai droit au remboursement des 25% de la somme retenue par le gouvernement canadien au cas où je lui devrais des sous. Non seulement n’ai-je pas vu trace des 25% depuis dix-huit mois, je n’ai pas vu trace des 75% non plus. Ça fait pour un style de vie modeste. Je suis toute en faveur de la frugalité, mais du genre raisonnable. Et de un.
De deux: et bien, j’entreprends ma deuxième semaine de travail …sans contrat. Et il devrait se passer “de trois à quatre mois” avant que ledit contrat ne me parvienne pour signature. Pourquoi? “retards administratifs” que je ne suis pas la seule à subir, il va sans dire. On m’assure que mon salaire me sera versé quand même. C’est beaucoup de bonté. Est-ce que l’obligation de fournir un contrat d’embauche fait aussi partie de ces “irritants” dont le code du travail se trouve désormais allégé?
Je préférerais travailler à mes histoires et traduire les articles qui m’intéressent pour les faire partager à d’autres. Mais on a beau se dire que râler ne sert à rien, il y a des fois où ne pas le faire devient humainement impossible. Et puis, à force de ravaler sa colère, on s’étouffe dessus.
Bref, il me fallait râler. C’est fait. Le monde ne s’en portera pas mieux? Sans doute, mais il ne s’en portera pas tellement plus mal non plus.
Illustration: mon appareil photo fait des siennes. Mais dimanche matin, il a accepté de saisir la lumière sur une vieille maison locale en voie de démolition. La lumière, elle, demeure gratuite et luit sur tout le monde (du moins, jusqu’à nouvel ordre).
*
Impossible
Frankly? Sometimes, it’s plain impossible. What’s that? Taking them seriously with their “breaking news”, their headlines, their communication plans and other storytelling.
Of course, I would rather concentrate on my writing and on translations of articles I find interesting. Without delving on my annoying little personal problems. Except I’m not alone – far from it – and the bureaucratic Hydra has so many sunny days ahead of her still that I feel the need to catch my breath…
Eighteen months already that I’m waiting for the Canadian government to pay out my pension. My “crime”? A delay in producing my income tax return, the one proving – as it does every year – that I’m entitled to the reimbursement of 25% of my money the government holds back in case I owe it anything. Not only have I not seen the 25% for the past eighteen months, I haven’t seen the 75% either. This makes for lean living. I’m all for frugality but of the reasonable kind. That’s for one.
For two: well, I’m starting my second week of work…without a contract. And some “three or four months” should go by before I receive said contract for signature. Why? “Administrative delays” I am not the only one to endure, this goes without saying. I’m told my salary will be paid out just the same. This is remarkably generous. Is the obligation to provide a contract at the time of hire also one of the “irritants” removed from the labor code to “lighten” it?
I’d rather work on my stories and translate articles I find interesting so others can appreciate them too. But even if I tell myself kvetching is a waste of time, sometimes, it’s humanly impossible not to do so.
In short, I needed to kvetch. Done. The world won’t be the better for it? No doubt, but I don’t think it will be all the worse for wear either.
Illustration: my camera is acting up. But on Sunday morning, it agreed to capture the light on an old local home being demolished. Light remains free of charge and shines on everyone( at least, until further notice).