“Très chers vous tous qui  admirez mon auto-satisfaction…”

Si j’avais un physique de déesse, est-ce que je succomberais à la manie des “selfies”, moi aussi? Qui sait. Chose certaine, notre joli président ne s’en prive pas. (Je dis “joli” pour me plier aux dires des communicants qui le décrive comme un bel homme. Personnellement, je ne suis pas sensible aux charmes du fond de teint ni sur les hommes, ni sur les femmes). Mais tant qu’à faire un “selfie”, attention: soyons classieux. Sur fond d’Acropole, par exemple, en ouvrant le discours avec l’équivalent en grec du Ich bin ein Berliner de John Kennedy, puis, en enchaînant les citations – Hegel, Périclès, Séféris – ah, Séféris, le poète préféré du président français, tout de suite après René Char…Mais tenez, jugez plutôt par vous-mêmes.

L’accès à la totalité de l’article est protégé, selon l’expression. Pas grave: la photo et le premier paragraphe suffisent. (Musique de fond, signal d’entrée:)

“Les grillons se sont tus mais l’odeur des pins reste entêtante. La nuit tombe doucement, enveloppant la colline boisée de la Pnyx, qui domine Athènes, en face de l’Acropole éclairée. Léger, le vent fait lentement bouger les feuilles des oliviers, derrière le pupitre blanc. L’image est belle, spectaculaire. Emmanuel Macron – qui, en la matière, n’a jamais peur d’en faire trop – l’avait soignée, dans les pas d’André Malraux, qui avait discouru là il y a près de soixante ans.”

Entre les petits prétentieux, les ignares à la Trump, les mafieux à la Poutine, les bouchers à la Assad et les Iznogood à la Erdogan, nous avons l’embarras du choix des “selfies”, ces jours-ci.

(D’accord, je retourne à mes z-écritures zé traductions).

“Dear all of you admiring my self-satisfaction…”

If I had the physique of a goddess’, would I fall for the “selfies” mania too? Who knows. One thing is certain, our pretty president doesn’t miss a single opportunity. (I say “pretty” to respect the opinion of the communicators who describe him as a handsome man. Personally, I’m not susceptible to the charm of foundation makeup on men or  on women.)

But if you’re going to indulge in “selfies”, take note. Be classy about it.  With the Acropolis as background, for example, after starting your speech with the Greek equivalent of John Kennedy’s Ich bin ein Berliner, following up with quotes – Hegel, Perikles, Seferis – ah, Seferis, his favorite poet right after René Char… But here, take a look for yourself.  

The text is in French, I know, and the rest of the article is protected, as they say. Doesn’t matter: the photo and the first paragraph are all you need (background music, cue:)

“The crickets have fallen silent but the smell of pine pitch lingers. Night descends slowly, enfolding the wooded hill of the Pnyx dominating Athens, facing a lit Acropolis. A gentle wind stirs the leaves on the olive trees behind the white podium. The image is beautiful, spectacular. Emmanuel Macron – who never fears overdoing things in these matters –   burnished the image, following in the footsteps of André Malraux who gave a speech in this spot some sixty years ago.”

What with pretentious twerps, genus ignoramus like Trump, mafioso like Putin, butchers like Assad and Iznogood like Erdogan, we are not spoiled these days.

(OK, I get back to my writings-and-translations).