Alors. Que dire qui soit même vaguement utile quand la masse des mauvaises nouvelles s’accumulent. Rien, peut-être. Dos rond, comme les chats, pendant que l’orage déferle, comme il vient de le faire ici.
Laisser venir. Exercice difficile qui me rappelle un peu ces moments dans un accouchement où “rien ne se passe”. Alors, qu’en fait, il se passe que l’enfant est en train d’accumuler l’énergie pour la prochaine poussée. Parce que c’est l’enfant qui déclenche “le travail” et c’est son rythme qui détermine le processus.
(Ces mots, pour m’inciter au calme dans un moment plutôt moche à bien des égards.Comme un marque-page sur lequel revenir quand les temps auront basculé sur un autre registre.)
L’illustration: réalisée avec des enfants pendant un atelier d’écriture sur le thème des oiseaux. Et rappel aussi d’un héron gris, aperçu à quelques reprises dans des brumes matinales au Québec. Son envol, qui n’avait rien de gracieux, et ses dimensions; l’impression d’étrangeté hors du temps, comme si une porte s’était entrouverte entre l’époque des ptérodactyles et celle-ci.
Rien ne se perd. Rien ne se crée. Tout se transforme. Anaxagore l’avait dit bien avant Lavoisier. Alors, ensuite? Je ne sais pas.
Je sais seulement que, d’une manière ou d’une autre, la vie continue, sans trop s’intéresser à nos états d’âme (et encore moins à nos emoji). Mais, pour nous, les émotions comptent pour beaucoup, alors nous aimons en garder la trace.
*
What next?
So. What can I say that may prove vaguely useful when the mass of bad news accumulates. Nothing, perhaps. Hunkering down, like cats do, when the storm blows through as it just did over here.
Letting things come. A difficult exercise that reminds somewhat of those moments during childbirth when “nothing happens”. Whereas, in fact, the baby is gathering energy for the next push. Because the baby is the one who sets off labor and determines the rhythm of the process.
(These words, to keep me quiet during a time that’s proving lousy in many ways. Like a bookmark to consult when the times will have toppled into something else.)
The illustration: done with children during a writing workshop on a bird theme. It also reminds me of a grey heron I saw on a few occasions in early morning fog out in Québec. By its lift-off into flight – anything but graceful – it’s size and it’s harsh cry, it gave me a strange out-of-time impression, as if a door had partially opened between the days of the pterodactyls and our own.
Nothing is lost. Nothing is created. Everything is transformed. Anaxagoras said it a long time before Lavoisier. So, what next? I don’t know.
All I know: one way or another, life goes on, with no great interest in our passing moods – and even less in our emojis. But emotions matter to us. So we like to keep a trace of them.