As seen by…/Vu par…

His salary, back then? As a mid-level manager, it mustn’t have been huge. You didn’t ask your father those kinds of questions. At any rate, the budget must have been tight, since the four children – three girls, one boy – were enrolled in private Catholic schools. Of course, had he “allowed” his wife to work outside the home as she desperately wanted to do, the money issue wouldn’t have been so crucial. But… what would the neighbors have thought? That he wasn’t man enough to feed his family and keep his wife at home, caring for the children?

What then follows: logical. Tight budget, growing children, three daughters to marry off (expenses of). In the meantime, school tuitions, uniforms, books. Who got to go to university? The boy, of course. The girls would get their due with the wedding reception. Whereas the boy  would have to earn a family’s keep, set up a household with a stay-at-home wife raising the children…

I’m describing memories from childhood. But let’s skip all the behind-the-scenes stuff here – what makes that specific family different from all other families. I simply wish I didn’t hear echoes of it still, from men and women who still function in blue is for men and pink is for ‘ladies’ mind sets.

***

On a not-so different topic, the first to emerge when I woke up this morning: how you see a place when you are not “from” that place. Something that has also been a part of me since childhood. The outsider. The stranger in town. You land in a town or in a country that is not your own. You see it through your expectations and you see it as it lives in reality. A bit like wearing those special glasses for viewing movies in 3-D.

I learn the edition of Libération coming out today was put together by refugees from all over – Syria, Libya, Lebanon.  I’ll be sure to buy.

***

Son salaire, à époque? À titre de gérant à mi-parcours dans les échelons, il ne devait pas être énorme. On ne posait pas ce genre de questions à son père, à l’époque. Quoi qu’il en fut, le budget devait être serré, parce que les quatre enfants – trois filles, un garçon – étaient inscrits dans des écoles privées catholiques. Évidemment, s’il avait “autorisé” sa femme à travailler à l’extérieur du foyer, la question monétaire n’aurait pas joué un rôle aussi crucial. Mais…qu’auraient pensé les voisins?  Qu’il n’était pas suffisamment un homme pour nourrir sa famille et maintenir sa femme au foyer, à s’occuper des enfants?

La suite: logique. Budget serré, croissance des enfants, trois filles à marier (frais à prévoir). Entretemps, les frais de scolarité, les uniformes, les manuels.  Qui a eu droit aux études universitaires? Le garçon, bien sûr. Les filles auraient leur dû avec la réception le jour des noces. Alors que le garçon aurait à faire vivre une famille, établir un foyer avec une épouse-en-résidence, élevant les enfants…

Je décris des souvenirs d’enfance. Laissons de côté les aspects en coulisse – ce qui distingue cette famille-ci de toutes les autres. Tout simplement, j’aimerais  ne plus entendre  les échos de ce temps-là chez des hommes et des femmes qui fonctionnent encore sur le mode le bleu pour les hommes, le rose pour les ‘dames’.

***

Sur un sujet pas si différent quand même, le premier qui a fait surface au réveil ce matin: comment on voit un endroit quand on n’est pas “de” l’endroit en question.   Une réalité qui m’accompagne aussi depuis l’enfance. L’étrangère. Celle qui n’est pas des nôtres.  L’arrivée dans une ville ou un pays qui n’est pas le sien. Le lieu, vu à travers le double prisme des attentes et de ce qui s’y vit en vrai. Un peu comme de porter ces lunettes spéciales qui permettent de visionner les films en 3-D.

***

J’apprends que Libé confie son édition de mardi aux réfugiés d’un peu partout – Syrie, Libye, Liban. Je ne manquerai pas de l’acheter.

Leave a comment