Hamlet comes to mind. Because of turning points in the writing. And of an article about the Vietnam war that brings back memories of American draft dodgers on Montreal’s Boulevard St-Laurent in the late sixties. Plus a sudden fast-forward to the current international scene, notably in the Middle East and Turkey.
Hamlet. Some said he hadn’t resolved his Oedipal attachment to his mother, as if psychology were the crux of the matter. To be, not to be, to do, not to do. Should he, shouldn’t he. For others (I follow their lead) he was a man with a conscience. Ach, what a troublesome thing. To kill, not to kill. Reasons for, reasons against. By play’s end, his girl friend has committed suicide, he lies dead and so do all the others, save for Horatio, because someone must live on to tell the tale.
In the final scene of the final Act, when all the knots are tied and the outcome unavoidable anyway, Hamlet lets go. If there is a special providence in the fall of a sparrow and no man has the power to decide when death is come too soon or too late…
And Horatio concludes :
But let this same be presently performed.
Even while men’s minds are wild, lest more mischance
On plots and errors happen.*
Not that anyone’s listening as the plots and errors thicken. Pity poor Hamlet and the curse of conscience? Not really. For a writer with several characters faced with agonizing choices (at least, in their view if in no one else’s), sympathy for Hamlet won’t solve the angst. Especially if you don’t believe in providence, special or otherwise.
But it’s always nice to know you’re not alone.
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Sympathie pour Hamlet
Hamlet vient à l’esprit. À cause de tournants décisifs dans l’écriture. Et d’un article sur la guerre du Vietnam qui ramène à la mémoire les jeunes opposants américains à cette guerre, sur le boulevard Saint-Laurent de Montréal à la fin des années soixante. Plus, un passage rapide à la scène internationale contemporaine, notamment au Moyen-Orient et en Turquie.
Hamlet. Certains ont dit qu’il n’avait pas résolu son attachement oedipien à sa mère comme si la psychologie était au coeur de l’affaire. Être, ne pas être, faire, ne pas faire. Doit-il, ne doit-il pas. Pour d’autres (et j’en suis) c’était un homme doté d’une conscience. Aïe, quelle chose incommodante. Tuer, ne pas tuer. Raisons pour, raisons contre. À la fin de la pièce, sa copine s’est suicidée, il meurt ainsi que tous les autres, sauf Horatio parce qu’il faut qu’il y ait un survivant qui raconte l’histoire.
Dans la dernière scène de l’acte final, alors que tous les noeuds de l’intrigue sont noués et que l’issue est inévitable, Hamlet lâche prise. S’il existe une providence spéciale qui prévoit la chute d’un moineau, et si aucun homme n’a le pouvoir de décider si la mort survient trop tôt ou trop tard…
Et Horatio de conclure :
Mais agissons immédiatement, tandis —
que les esprits sont encore étonnés,
de peur qu’un complot —
ou une méprise ne cause de nouveaux malheurs.**
Non pas qu’il y en ait pour entendre, alors que les complots et les erreurs s’accumulent. Pitié pour ce pauvre Hamlet et la malédiction d’une conscience? Pas vraiment. Pour un écrivain dont plusieurs personnages font face à des choix déchirants (à leurs yeux, sinon aux yeux des autres), la sympathie pour Hamlet ne résout pas le dilemme. Surtout si on ne croit pas à une providence, qu’elle soit spéciale ou pas.
Mais ça fait toujours plaisir de savoir qu’on n’est pas tout seul.
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*William Shakespeare The Tragedy of Hamlet, Prince of Denmark, RSC Edition, edited by Jonathan Bate and Eric Rasmussen, Macmillan 2007
** Le second Hamlet, traduction de François-Victor Hugo, Oeuvres complètes de Shakespeare, Pagnerre 1865 sur Wikisource