Daniil qui?/Daniil who?

Daniil qui ? Daniil Harms (1905-1942 – faites le compte, ça représente 37 ans de vie avant que la Terreur lui règle son compte). Je venais tout juste d’acquérir Le Samovar * des contes et poèmes pour enfants qu’il publia à Léningrad en 1930. Union soviétique,  1930, ça vous dit quelque chose comme période  pas rigolote du tout?

Et voilà que par un petit miracle au retour de cette virée à Toulouse, j’assiste au spectacle à la fois léger et intelligent L’Envol de Bertrand et Léon Lenclos . Et que vois-je au détour de l’un des énoncés de Léon: une copie des Écrits de Daniil Harms comme ouvrage de référence sur l’art d’apprendre à voler en 3 semaines.

(J’en profite pour signaler à Léon que dans son résumé sur les types de vols purs -c’est-à-dire sans assistance technique – disponibles aux humains, il en est un que j’utilise régulièrement et qui dépend uniquement d’un contrôle particulier de la respiration. Ce contrôle permet des performances de lévitation agréables, sans heurts et sans agitations excessives. Je n’ai pas encore réussi à reproduire ce vol à l’état d’éveil, mais après les explications données durant L’Envol, je ne désespère pas d’y parvenir.)

Alors, le lien entre ceci et des lectures comme Le pouvoir des sans-pouvoir de Vaclav Havel ou Exercices de survie de Jorge Semprun ?

Ah, je pourrais citer l’un, l’autre ou les deux, bien sûr. Mais ça semblerait sans doute bien lourd? Et justement, je cherche  plutôt une piste d’envol dans quelque chose de léger et d’intelligent que j’aimerais partager avec des lecteurs. C’est peu dire que mon écriture procède à petits pas.

Je retourne à mes exercices respiratoires. L’envol: il faut d’abord y croire…

*Daniil Harms, Le Samovar, traduction de Eva Antonnikov, illustrations de Marfa Indoukaeva, édition bilingue français-russe, Les éditions Héros-Limite, Genève 2015

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Daniil who?

Daniil Harms (1905-1942 –  if you count, you’ll see that’s thirty-seven years of life before Terror got rid of him). I had just acquired  Le Samovar,a book of tales and poems for children that he published in Leningrad in 1930. The Soviet Union, 1930, that must tell you something about a period that wasn’t at all big on laughs?

Then, like a tiny miracle, as I came back from my escape to Toulouse, I saw a show called L’Envol by Bertrand and Léon Lenclos, something at once light and smart.   And what do I see while Léon is speaking to the audience? A copy of Daniil Harms’ writings as one of his references on the art of learning to fly in three weeks.

(I take this opportunity to inform Léon that, in his summary of the types of pure flight available to humans – i.e. non-assisted by technical means – there is one he didn’t mention and that I use on a regular basis. It relies solely on a specific kind of breath control. This control allows for a pleasant levitation  with a minimum of bumps and excessive agitation. I haven’t yet managed to reproduce this flight in the waking state, but after the explanations I received during L’Envol, I don’t despair of reaching my objective.)

All right, what link is there between this and readings such as Vaclav Havel’s The Power of the Powerless or Jorge Semprun’s last book Exercices de survie in which he re-visits his memories of torture at the hands of the Gestapo?

Ah, I could quote from one, the other or both of course. But it might feel a tad heavy? Whereas I’m searching for a flight pattern toward something  both light and smart that I’d like to share with  outside readers. Needless to say, my writing proceeds in tiny steps.

Back I go to my breathing exercises. Flying: first, you must believe…

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