D comme dans…

Hier soir, lecture d’un passage du Finnegans Wake de James Joyce * comme fait exprès pour décrire le personnage burlesque et ubuesque siégeant aujourd’hui comme président des Etats plutôt désunis merci. Mais au réveil ce matin, les premiers mots qui me viennent sont en français. Alors, comme d’habitude, je saute sur le premier cheval sorti de l’écurie.

Désarroi. S’y rajoutent distance, délitement – une série  de mots en D mineur, en quelque sorte. Auxquels vient répondre celui de: vertiges.

Vertiges devant ces images de foules – les pacifiques comme les violentes. Vertiges devant ces appels aux armes, à la lutte, au combat dont, pour certains, je comprends et partage le sens et la nécessité,  tout en m’interrogeant constamment sur les moyens.

Désarroi, distance, délitement. Vertiges, violences, veuleries. Un vocabulaire de manque.

Alors, je me retire un peu des écrans et des images. Je me retire même un peu du quotidien qui m’entoure. Quand les dissonances se dirigent vers la cacophonie, je fais pause.

Ceci était ma pause pour ce dimanche, avant de faire un peu de rangement, et le tri dans les mots en D mineur qui bloquent même l’élan vers la poursuite d’un texte. Texte que je tente d’approcher tantôt par le versant nord, tantôt par le versant sud. Alors, pour ce matin, un mot en d de plus: doucement, doucement, l’alternance des jours et des nuits n’a pas encore failli.

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*”…went nudiboots with trouters into a liffeyette when she was barely in her tricklies;was well known to claud a conciliation cap unto the hesker of his hooth; sports a chainganger’s albert solemenly over his hull bender’s epulence…” (et cetera) – James Joyce Finnegans Wake p 126 de l’édition de 1975 chez faber  and faber.

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photo d’illustration: sur le bazar de ma table de travail, photo prise par Marielle Duffet et qui s’intitule  Xinping, au bord de la rivière Li, Chine.

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