Dissonances

Il y a des moments sur Facebook où j’ai l’impression d’être dans l’un de ses endroits publics où – qu’on le veuille ou non – on entend un côté d’une conversation, sans savoir à qui les propos s’adressent. Dans mon enfance, seuls “les fous” parlaient seuls dans la rue ou dans une salle d’attente. Maintenant un coup d’oeil discret révèle la présence d’un écouteur dans l’oreille du “fou”, et il ne reste plus qu’à subir les détails d’une sombre ou ennuyeuse histoire qu’on ne tient pas à connaître.

Dans le premier jet de l’histoire que je m’échine à écrire en ce moment, il y a un personnage dont un autre dit qu’il ressemble physiquement au Robert de Niro de Taxi Driver – la paranoïa en moins. Ceux qui ont vu le film se souviennent sans doute de la scène où le personnage se retourne sans cesse vers le miroir pour pratiquer sa dégaine lorsqu’il dit: “You talkin’ to me?” Facebook me fait parfois penser à ça aussi.

L’écriture est un métier exigeant. Tous les métiers le sont? Sans doute. Mais je ne les pratique pas tous ,bien que l’écrivain s’efforce de rendre les personnages crédibles, quels que soient leur emploi et l’état de leur équilibre physique et mental. L’écriture est laborieuse en ce moment. Quand les moments de grâce surviennent, c’est du bonheur. Comme dans tous les métiers. Sans doute.

(La photo en illustration? Prise par Marielle Duffet au Sri Lanka, je crois. J’aime la lumière qui s’en dégage.)

Leave a comment