Écrire d’abord

C’est un vieux réflexe, mis à mal par les messageries instantanées et le règne du “tires d’abord, réfléchis après”.

Écrire d’abord sous le coup de l’émotion, dans le vif de la blessure ou de l’indignation. Écrire d’abord, sans retenue aucune. Excès de langage? Autorisés. Insultes et basses vilénies? Larmes, douleur et apitoiement? Allez hop.

Ça s’appelle un brouillon. Comme  pour un bouillon, il faut ensuite écumer, puis baisser le feu. Pour le brouillon, il s’agit de laisser reposer jusqu’au lendemain. Relire, corriger, réviser. Puis décider s’il s’agit d’une lettre, d’un mail, d’un brûlot, d’une scène de comédie ou d’un ornement pour corbeille à papier.

Depuis quelques jours, je peaufine un texte de cette mouture, issu d’indignations à répétition. À force de le retourner dans tous les sens, je sais qu’il nourrira autre chose qu’un n-ième coup de sang de ma part face aux coups de semonce assez extraordinaires (et très, très assommants) d’un incorrigible donneur de leçons.

Écrire d’abord. Puis se poser la question: au final, dans tout ça, qu’est-ce qui mérite d’être lu, par qui et pourquoi.

Pour le reste? La vie est courte. Un bon coup de balai, et basta.

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