D’abord un, puis deux, puis quatre, puis seize, et finalement, une petite armée de volontaires s’étaient mobilisés depuis deux mois pour venir en aide à cinq personnes en grande détresse. Bilan des courses: perte de temps, d’argent, et d’énergies qui auraient pu être mobilisés ailleurs. Pourquoi? Parce que les deux membres du couple responsables des deux enfants et de la personne malade n’ont pas encore appris à être “réglo”.
Réglo…voulant dire en règle dans toutes leurs paperasses? Non, voulant dire correct avec les autres – et surtout, avec ceux et celles qui s’échinent à les aider. C’est terrible pour les cinq personnes en question. Terrible aussi pour les autres qui auraient pu bénéficier de cette attention à leur place.
Qu’au moins l’un de ces deux adultes n’aient jamais connu un parcours de vie lui permettant d’apprendre autre chose que les débrouilles et les combines au dépens de ses semblables, je l’imagine aisément. Et ça ne me fait que plus de peine à la pensée de ses propres enfants et de tous les autres ballottés, maltraités, et laissés pour compte qu’on éduque à l’école de la galère permanente. Mais ça pose aussi les limites d’une intervention d’aide auprès de personnes qui n’acceptent pas ou ne savent pas jouer net.Qui préfèrent s’agripper à une barrière rouillée en criant “à l’aide!” plutôt que de la contourner et de construire à partir des bouts de solutions que la vie leur propose.
Est-ce une raison pour cesser d’aider les autres qui en ont autant, sinon plus, besoin qu’eux? Au contraire. Mais toutes les histoires de main tendue n’ont pas une fin heureuse. C’est dommage et il n’y a pas grand chose d’autre à en dire.