“Indignez-vous !”, écrivait Stéphane Hessel

Dans les journaux, ce matin, la “nouvelle” de l’impasse sur le texte voulu par l’ONU concernant la crise migratoire mondiale. “Chaque Etat a fait valoir des demandes variées durant l’élaboration du texte, qui s’expliquent par différents intérêts strictement nationaux. Ainsi de l’Erythrée, pays accusé de perpétrer des crimes contre ses propres ressortissants, qui a estimé que les références aux droits de l’Homme étaient “redondantes” dans ce texte,” nous rapporte notamment l’article signé Martin Lavielle dans l’Obs de ce jour (“À l’ONU, les intérêts nationaux  pèsent plus lourd que les migrants.“) Entre lassitude, rage impuissante et découragement, l’indignation s’émousse?

À l’ONU, Stéphane Hessel avait travaillé à la rédaction de la charte des droits de l’homme . Il est mort maintenant. Mais je crois qu’il répondrait: Oui, l’indignation s’émousse si elle demeure une réaction épidermique, donc, forcément fugitive. Non, si elle se transforme en gestes concrets, aussi intelligents que possible, avec les moyens dont on dispose et avec l’appui d’autres humains qui n’acceptent pas l’indignité comme principe moteur des sociétés. C’est un long parcours. On ne réalise pas un marathon de la même façon qu’on court un 100 mètres.  Sur un terreau d’indignation plus que justifiée, on a intérêt à se souvenir de la fragilité des choses, et à cultiver un solide sens de l’humour comme pare-feu au découragement.

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