Poème cadeau d’argent (l’arbre lucide et la quatorzième beauté)

Je sais bien que tout cela n’est rien et que cette langue que j’essaie de parler n’a pas d’alphabet

Puisque soleil et vagues sont une écriture de syllabes

que l’on ne sait déchiffrer que dans les années de tristesse et d’exil

 

Et la patrie une fresque faite de couches successives franque ou slave, voudrais-tu

essayer de les restaurer que tu irais immédiatement en prison

et tenu pour responsable

 

À une foule de pouvoirs étrangers toujours intervenant en toi

 

Comme il est arrivé pour les désastres

 

Mais essaie d’imaginer que sur un sol battu des jours anciens

qui pourrait être aussi celui d’un grand immeuble des enfants jouent et

que celui qui

perd

 

Doit suivant les règles parler aux autres et leur donner la vérité

 

Alors chacun se tiendrait là tenant

dans sa petite main

Poème cadeau d’argent

Odysseus Elytis

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